Le chanteur rwandais Kizito Mihigo est l’un des trois lauréats cette année du prix Vaclav Havel. Ce prix récompense chaque année des artistes qui s’opposent avec leurs œuvres à la dictature.
Selon le communiqué de la Human Rights Foundation, il est d’abord récompensé pour les travaux de sa fondation pour la réconciliation, la fondation Kizito Mihigo pour la paix. Kizito Mihigo était lui-même rescapé et avait travaillé notamment dans les écoles, mais aussi dans les prisons, auprès de ceux qui étaient condamnés pour un génocide dont il était une victime.
« Un énorme courage »
Mais s’il a reçu ce prix, c’est aussi à cause de sa chanson controversée, Igisobanuro cy’urupfu (L’explication de la mort en français). C’est le sens même du prix Vaclav Havel. Selon le communiqué, Kizito Mihigo a fait preuve « d’un énorme courage » en 2014 en diffusant cette chanson dans laquelle il appelait à la compassion pour toutes les victimes, y compris celles des massacres du Front Patriotique Rwandais du président Paul Kagame. « Le régime a rapidement banni cette chanson qui contredit l’histoire officielle », rappelle la Human Rights Foundation.
Il a reçu ce prix posthume en même temps que l’artiste chinois Baciucao et l’humoriste satirique saoudien Omar Abdulaziz.